Svetlana Alexievitch
Svetlana Alexievitch est née le 31 mai 1948 dans la ville d'Ivano-Frankovsk en Ukraine, d'un père biélorusse et d'une mère ukrainienne. Après le service militaire du père, la famille a déménagé en Biélorussie, où les deux parents ont travaillé comme enseignants. Sa scolarité terminée, Alexievitch s'est consacrée à l'enseignement et au journalisme. Entre 1967 et 1972, elle a fait des études de journalisme à l'université de Minsk.
À cause de ses positions critiques, elle a été obligée, après son diplôme, d'accepter un travail dans un journal de province, à Brest, près de la frontière polonaise. Plus tard, elle a pu retourner à Minsk, où elle a trouvé un emploi au journal Sel'skaja Gazeta.
Pratiquant divers genres, elle a puisé son inspiration chez Sophie Fédortchenko (1888-1959), infirmière connue pour son journal du front documentant le vécu des soldats russes pendant la Première guerre mondiale ainsi que chez l'écrivain biélorusse Alès Adamovitch (1927-1994), auteur de récits de guerre documentaires. Pendant de nombreuses années, elle a réuni les matériaux pour son premier livre U vojny ne ženskoe lico (1985; La guerre n'a pas un visage de femme, 2005) basé sur des interviews de centaines de femmes ayant participé à la Deuxième guerre mondiale.
Černobyl'skaja molitva (1997; La Supplication – Tchernobyl, chroniques du monde après l'apocalypse, 1998) a pour sujet la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et ses conséquences. D'autre part, Cinkovye mal'čiki (1990; Les Cercueils de zinc, 1990) porte sur la guerre d'Afghanistan menée par l'URSS entre 1979-89. Un autre ouvrage, Začarovannye smert'ju (1994; Ensorcelés par la mort, 1995) est, à l'instar des autres, basé sur des interviews.
Enfin, son livre le plus récent intitulé Vremja second chènd (2013; La Fin de l'homme rouge – ou le temps du désenchantement, 2013) fait partie de la grande suite « les Voix de l'utopie », où Alexievitch veut faire une synthèse de la vie sous le régime soviétique. Sa méthode de travail reste ici le collage de voix humaines qui témoignent d'une époque historique pour en approfondir la connaissance. Au même projet appartient Poslednie svideteli (1985; Derniers témoins, 2005).
À cause de ses positions dissidentes, Alexievitch s'est périodiquement exilée, vivant ainsi en Italie, en France, en Allemagne et en Suède.