Chaque année, à Cannes, la Queer Palm récompense un court et un long traitant de thématiques LGBTQIA+, féministes ou remettant en cause les normes de genre. Le journaliste Franck Finance-Madureira, qui sera dans notre Jury Documentaire, en est à l’origine.
LUXFILMFEST D’où est née l’idée de la Queer Palm ?
FRANCK FINANCE-MADUREIRA Je me suis très simplement inspiré des Teddy Awards de la Berlinale. Je suis un habitué des rendez-vous berlinois et cannois et je trouvais dommage que le plus important festival du monde n’ait pas réfléchi à la mise en lumière de ces sujets. La Queer Palm récompense donc chaque année
un long et un court-métrage issus des sélections cannoises (La Sélection officielle, un Certain regard, la Semaine de la critique, la Quinzaine des cinéastes et l’Acid). Nous avons chaque année entre 15 et 20 longs métrages à découvrir.
LFF Comment avez-vous pensé le fonctionnement de la Queer Palm ?
F. F-M. Dès le lancement de la Queer Palm il nous semblait important de construire de beaux jurys, composés de professionnels du cinéma représentant différents territoires et métiers. Les comédien·ne·s Julie Gayet, Virginie Ledoyen, Nicolas Maury ou des réalisateur·rice·s comme John Cameron Mitchell, Catherine Corsini, Bruce LaBruce, João Pedro Rodrigues, Olivier Ducastel et Jacques Martineau ont présidé le jury depuis la création du prix en mai 2010. Et, chose importante, nous précisons toujours aux membres du jury que si les films sont sélectionnés pour leurs thématiques, ils sont récompensés pour leurs qualités cinématographiques.
LFF Vous venez également de lancer le Queer Palm Lab. Avec quelle intention ?
F. F-M. Ce sera un lieu d’expérimentation, un tremplin nécessaire pour des cinéastes en devenir qui ont besoin de soutien, de rencontres, de réseaux. Nous allons, grâce à nos différents partenaires, accompagner et « mentorer » chaque année cinq projets de premiers longs métrages sur des sujets ou des personnages queer. Les inscriptions sont ouvertes aux projets du monde entier jusqu’à la mi-mars sur notre site internet. C’est une première édition et ce qui est fascinant, c’est que tout est à construire, à imaginer. Les lauréats de la première promotion (2024/2025), parrainée par le cinéaste belge
Lukas Dhont, seront annoncés lors du prochain festival de Cannes.
LFF Vous êtes un habitué des jurys. Qu’attendez-vous de l’exercice ?
F. F-M. Avant tout la rencontre avec les membres qui le composent. Parler de cinéma, débattre de films est un moyen particulièrement efficace pour découvrir l’autre. Ensuite il y a bien évidemment
la sélection, et là c’est la surprise que je recherche.
Propos recueillis par Alexis Juncosa
